//
vous lisez...
Après-thèse, Après-thèse : carrière académique, Mobilité internationale

Mobilité vers les Etats-Unis : les financements des institutions américaines

Redoc-Workshop-INHA

Le 24 septembre dernier, Katherine Baker présentait à l’Institut National d’Histoire de l’Art les modalités de candidature pour les bourses et stages aux Etats-Unis, devant une trentaine de jeunes chercheurs. Si la présentation portait essentiellement sur la thématique de l’histoire de l’art, plusieurs conseils semblaient appropriés à toute mobilité de recherche aux Etats-Unis, voire plus généralement en Amérique du Nord. Toutefois, c’est essentiellement les candidatures à des bourses d’institutions américaines qui étaient évoquées, et selon les domaines de recherche, d’autres opportunités peuvent exister : bourses de mobilité françaises ou franco-américaines (voir notre article sur les bourses Fullbright), ou recrutement en « postdoc » directement par le laboratoire de recherche américain.

Types de mobilité

Los Angeles depuis le Getty Center

Los Angeles depuis le Getty Center

L’exposé a commencé par une présentation des diverses modalités de mobilité. Outre les stages en musée (souvent non rémunérés et destinés plutôt aux étudiants de master) et les « post-doctorats » (dédiés uniquement à la recherche, ou incluant un service d’enseignement), plusieurs financements sont accessibles aux doctorants, pour un travail de terrain ou, plus étonnant, pour en étant accueilli par une institution. Finir son manuscrit avec une vue panoramique de Los Angeles depuis la Getty Foundation, ou dans le parc de la Huntington Library, voilà qui fait rêver… Pour tout projet de ce type, il faudra bien sûr mettre en avant le lien entre ses propres travaux de recherche, et les collections ou travaux de l’institution d’accueil.

Ces opportunités ne sont pas spécialement ciblées sur les non-américains, et les américains sont même habitués à se porter candidats pour embellir leur CV. Toutefois, il ne faut pas hésiter à valoriser son profil en misant sur l’aspect international.

Préparation des candidatures

Le calendrier est un aspect particulièrement important de la préparation des candidatures. Pour une mobilité pendant l’année 2014-2015, il faut en effet postuler à des offres dont l’échéance se place généralement entre octobre 2013 et mars 2014.

Cela nécessite de commencer à se renseigner entre août et octobre. Pour l’histoire de l’art, Katherine Baker poste régulièrement des appels à candidature sur le blog de l’APAHAU, association des professeurs d’archéologie et d’histoire de l’art des universités. Pour les autres domaines de recherche, le mieux est de se renseigner au sein de sa propre communauté de chercheurs : sites web ou listes de diffusion de sociétés savantes ou d’associations professionnelles, mais aussi les conférences qu’elles organisent, qui sont parfois de véritables foires au recrutement. Plus généralement, discuter avec des collègues de son unité de recherche, ou lors de colloques, de leur parcours, ou de ses propres projets de mobilité, permet de récupérer des informations utiles. Rencontrer des américains peut aussi être utile, qu’il s’agisse d’améliorer son anglais par des séances bilingues de conversation (www.conversationexchange.com) ou de papoter lors des « H-France gatherings » avec des doctorants américains en France, inscrits sur la liste de diffusion H-France du réseau H-Net (Humanities and Social Sciences Online).

Pour préparer un dossier personnalisé pour chaque candidature, il est important de bien s’organiser. Il faudra centraliser dans un même fichier les échéances et le contenu du dossier demandé pour tout appel à candidatures intéressant. Ce fichier pourra alors être mis à jour au fil de l’envoi des dossiers ou de la réception des réponses. Cela aidera aussi à relativiser la déception des éventuelles réponses négatives reçues, qui ne doivent pas décourager les candidats à ces dispositifs très sélectifs : « Never let rejection get you down » ! Même les meilleurs dossiers scientifiques peuvent être refusés s’ils ne correspondent pas aux priorités thématiques de l’année, qui pourront changer l’année suivante.

Contenu des dossiers de candidature

Les pièces requises sont généralement un CV, une liste de résultats universitaires (« transcript »), une description du projet de recherche (« project summary »), une lettre de motivation (« personal statement ») et des lettres de recommandations.

Le curriculum vitae peut se limiter à deux pages (voire une seule si cette contrainte est indiquée), avec les rubriques classiques d’un CV académique. Certaines informations parfois présentes sur les CV français ne doivent pas y apparaître : date de naissance, nationalité, statut familial, photo d’identité. Il doit être préparé en suivant la règle des trois P : précision dans le style utilisé, perfection dans l’orthographe, et pertinence vis-à-vis de l’appel à candidature.

Le « transcript » rassemble l’ensemble des cours suivis à l’université, et les résultats obtenus. Ce document étant inhabituel en France, surtout avec le système de notation américain par lettres de A à F, où l’on considère parfois que seul le A est acceptable, il est recommandé que le relevé de notes français soit accompagné d’une lettre d’un responsable de formation expliquant l’excellence du candidat vis-à-vis de ces résultats.

Redoc-Workshop-Art_of_writing_proposalsLe résumé du projet doit commencer par une phrase claire et percutante de présentation des objectifs du projet, et de son intérêt. Il faut passer du temps sur le premier paragraphe pour vendre son projet au mieux, avant de se focaliser dans la suite sur la méthodologie, les résultats déjà obtenus, ou les perspectives à plus long terme. Le style évitera le jargon de spécialiste sans vulgariser à outrance. Deux conseils de lecture : A. Przeworski & F. Salomon, The Art of Writing Proposals, Social Science Research Council (1998) et C. Gillis, Writing Proposals for ACLS Fellowships Competitions, American Council of Learned Societies (2008).

La lettre de motivation (« personal statement ») doit compléter cet argumentaire scientifique par des aspects plus personnels, en équilibrant les aspects biographiques avec les arguments incitant l’institution à vous choisir. Il est utile pour cela de la rédiger en pensant à fournir des éléments relatifs aux trois pronoms : « je » (aspects uniques de sa personnalité et de son parcours : il ne faut pas hésiter à mettre clairement en avant ses qualités et succès) mais aussi « vous » (connaissance de l’institution d’accueil) et « nous » (adaptation du projet aux besoins de l’institution, et projection du candidat dans l’expérience de collaboration à venir).

Les lettres de recommandation sont généralement plus longues qu’une page : elles peuvent en atteindre 2 ou 3, et n’évoquent pas seulement les qualités du candidat mais aussi celles du projet, tout cela rédigé en anglais. Leurs auteurs, qui doivent généralement les envoyer directement sans passer par le candidat, doivent donc être choisis par lui avec soin (avoir eu des liens avec l’établissement d’accueil est un bonus), et contactés un mois à l’avance. Il faudra leur préciser la liste des échéances d’envoi pour chaque candidature, et le nombre d’exemplaires requis.

Dernières formalités

En cas de succès, il ne faudra pas négliger la partie administrative : l’obtention d’un visa pour les Etats-Unis, en particulier le « J1 Exchange Visitor ». Il faut pour cela compter une durée d’environ 6 semaines. Mais après avoir réussi à convaincre une institution d’accueil de la qualité et la pertinence de son projet, nul doute que ces dernières procédures ne seront qu’une simple formalité !

Le diaporama de la présentation, pour en savoir plus : http://blogdeboursehistoiredelart.files.wordpress.com/2011/09/american-fellowships-and-internships-for-french-citizens.pdf

Discussion

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

Événements à venir

Pas d’événements à venir